est diplômée de Sciences-Po Paris, de la Sorbonne (Paris-IV) et de Panthéon-Sorbonne (Paris-I) en affaires publiques, en philosophie et en droit privé du numérique. Elle a cofondé l’association Opium Philosophie en 2011 et intégré l’École 42 en 2016. Actuellement inscrite en thèse de droit et de philosophie à l’EHESS, ses recherches portent sur l’identité de la personne à l’ère numérique.
Photo © Collection personnelle
Le management bienveillant en entreprise est sur toutes les lèvres ; mais la notion de clémence, elle, reste curieusement absente. Pas étonnant : cette vertu antique est devenue l’apanage des puissants, qui en usent volontiers au mépris de la justice ! Pourtant, la clémence regorge de bienfaits : et si on lui réservait une place dans l’open space ?
Il n’y a pas que les rois qui soient cléments : le climat aussi peut l’être ! En latin, clementia signifie bonté, douceur et indulgence, quand la bienveillance, issue de bene volens, « qui veut le bien », suppose une volonté. Dans la philosophie antique, la clémence est une vertu commune à tous mais proportionnelle au pouvoir de chacun. A priori, les dirigeants au bureau ont plus d’occasions d’être cléments que leurs exécutants.
“Rien […] n’est plus louable que le pardon des injures et la clémence”
—Cicéron
D’après les stoïciens, la clémence reflète un équilibre entre miséricorde excessive et cruauté. « Rien […] n’est plus louable que le pardon des injures et la clémence », exalte Cicéron dans De officiis (44 av. J.-C.). Elle est même ce qui différencie le roi du tyran, instruit Sénèque à l’empereur Néron, dans De clementia (55-56 après J.-C.). Certes « conforme à la nature pour tous les hommes », la clémence sied d’autant mieux à qui détient le pouvoir que ses choix s’imposent aux autres.
Par conséquent, la clémence est instrumentalisée. Au travail, la subite mansuétude du manager présage peut-être quelques heures supplémentaires… Historiquement, Jules César l’érige en politique étrangère à l’égard des pays assiégés : la vie des vaincus est épargnée contre leur obéissance. Du Moyen Âge à la Renaissance, la clémence devient, sous l’influence catholique, l…
(sans coordonnées bancaires)
Accédez gratuitement à l'intégralité du site.
Votre entreprise vous a abonné(e) à Philonomist ?
Cliquez sur le bouton ci-dessous.
